La liberté heureuse

Le mot bonheur ne signifie rien.
Alors on pense aux autres mots.

Pomme par exemple, qui nous dit qu’il y a des pommiers, des fruits, des dents qui croquent …
Désaxé par exemple, qui nous dit qu’il peut exister des axes … qu’on peut suivre et puis qu’on risque de perdre …
parce partout … la brume.

Mais bonheur … BONHEUR … non, ça ne dit rien,
parce qu’une bonne heure pour l’homme, ce n’est pas suffisant,
ça ne montre même pas comment on y arrive, ça n’a pas de niveau
bien que l’on puisse dire : « Un grand bonheur »
et que la différence entre un grand et un petit ne soit pas suffisante.

On peut dire qu’il s’agit d’un mot trop solitaire pour déambuler avec les hommes,
on peut dire alors que c’est un mot pour les Dieux …
mais on se doute bien que les Dieux préfèrent la guerre – dans leur éternité d’ennui.

Si on avait dit : « Une liberté heureuse » …
on aurait su par quoi commencer et par quoi ce commencement pouvait déboucher.

Si ON peut être heureux, seul dans une société heureuse,
ON ne peux plus l’être dans une société malheureuse parce que pas libre.

Si on avait dit : « Une liberté heureuse » …
On aurait pu organiser les choses pour que les gens comprennent le mot Liberté,
on aurait pu organiser une société axée sur la Liberté …
et suite à cela, imaginons – ô folie ! – imaginons que chaque libéré juge qu’il serait encore plus libre
s’il apprenait cela à son semblable – si son semblable apprenait aussi à être libre.

Alors, on aurait cessé d’abrutir, d’exploiter, de manipuler, de séparer,
on aurait tout pensé pour que les individus existent en apprenant à être libres.
Une liberté heureuse pour tous …

Ce ne serait pas ça une Démocratie ? Une vraie ?
Comment peut-on encore y croire ?

Chenilles à Petit Piquey (33)

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