Printemps, été, automne, hiver… et printemps

Etourdissant !

Ce film de Kim Ki-duk avec Oh Young-su et Young-Min Kim est sidérant.
Je regarde les critiques sur Allociné : Enorme ! Aucune ne décrit le film que j’ai vu.
Je vérifie les éléments de mon repas avec la même méfiance que les Eléments d’un crime (du bon vieux Lars), rien d’hallucinogène,
mon état moral en cette fin d’après-midi : j’ai un peu mal aux genoux … mais rien de particulier pour le reste,
le café : de la marque habituelle.

Je relis les critiques _ il y a même un inculte total qui y a vu l’image très lassante et séculaire de la sérénité … certainement un spécialiste des westerns …
tous les autres ont trouvé le film formidable pour des raisons que je comprends peu.

En fait de sérénité, le film décrit une espèce animale dont les individus apprennent, se reproduisent, comprennent qu’il vont mourir et meurent.
Dès le début du film une lourde porte s’ouvre sur un monde étrange : la réalité.
A l’extérieur de cette seule réalité (le temple en bois au milieu du lac), il y a l’amour, le mensonge, le meurtre, le vol, l’ennui.
Tout se transforme au fil des saisons, la matière humaine devient peut-être serpent ou poisson,
peu importe, il n’y a qu’une seule matière.

Et le Sisyphe du film apprend à n’être que cette apparence de la vie,
il ne croit plus que le monde lui appartient,
les animaux,
ce monde qui a de bonne plantes pour l’homme et puis de mauvaises.
Malgré ses erreurs, son maître n’a été violent avec lui que lorsqu’il eut la volonté de fuir, d’en finir devant l’absurde, l’amour, le remords,
fuir pour de mauvaises raisons,
fuir avant de connaître l’hiver.

Cette vision peut être occidentale (par rapport au bouddhisme) – tout comme est surréaliste l’écriture effectuée avec la queue d’un chat par le maître.

Ce qui est étourdissant n’est dit qu’avec des images de ce lieu magique.
Enfant il attachait poissons, grenouilles, serpents, avec des pierres et il riait.
En automne, il s’attache une pierre avec une corde et gravit un sommet pour planter une statue là-haut, d’où il apercevra cette tâche de lumière, ce reflet en bas, au loin : le lac de la réalité.
Et il est étourdi de cela : il n’y a pas de destin personnel mais nous assumons le destin de la vie.

Vers Milly (89)

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