Quelle pluie !
Mais la pluie ne freine que ceux qui s’accordent des projets.
Les pieds boueux et la tête encore dans les nuages que j’ai traversés par les crêtes du Kandar,
je lis un message qui a suivi son chemin télématique non prédictible et qui m’attend ici à Imouzer.
Ce message me demande si je vais bien et je sais immédiatement que je n’y répondrai pas
car je ne saurais répondre à des mots devenus incompréhensibles.
Pourtant, je pourrais répondre à un questionnement plus problématique ou plus précis, ou même plus intime,
je réponds d’ailleurs tous les jours à un bombardement de salamalecs qui cherchent par rebonds étonnants
à savoir – certainement – si je vais bien, selon le bonheur d’ici.
NON je ne répondrai pas.
Ce matin, le berger là-bas, qui m’a vu partir m’a demandé si je me sentais libre.
Je lui ai répondu que je chanterai tous les jours la liberté,
jusqu’à ce que la mort me fasse quitter ce poulailler terrestre
où, suprême grâce, je jouis de plusieurs perchoirs.