Un an à Imouzer du Kandar – Histoire 7

Debout à 5h du matin.
Kader veut me montrer un coin du Kandar que je ne connais pas.
La marche est difficile et silencieuse.

A onze heures, nous sommes arrivés sur le promontoire qui domine toute la région.
C’est alors que mon téléphone portable me fait sursauter.
Je dis : « Allo ???? ».
Une voix féminine répond : « Ne me cherche pas ! Ne me cherche plus ! » … et elle pleure.
Je réponds par pur réflexe : « Tout n’est-il pas rattrapable ? » … mais elle a déjà raccroché.

Je capte le regard discret de Kader, le prolonge … des étourneaux font un festival aérien, les brumes se sont dissipées, au loin les sols sont rouges sang … la neige persiste cette année.
Je pense que Kader ne croit pas aux histoires. Pour lui il n’y a que  la vie, perçue comme une énigme.

Qui pouvait être cette femme ? Dois-je la rappeler pour lui indiquer qu’elle s’est trompée de numéro ?
Une française …
Comment peut-elle ne pas savoir que la passion amoureuse n’est plus possible dans notre civilisation ?

Trop peu de différences dans les ambitions des hommes et des femmes … oui, trop peu.

Vers Telouet (Maroc)

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