La balade de la mort

Depuis 15 jours en vadrouille chez des amis
dans un hameau perdu après les sources de l’Oum-er-Rbia.
Pas d’électricité le soir mais des histoires de sorcellerie autour de la lampe berbère.

Sentir ailleurs – sentir ici
La mort ne me concerne pas.

Pas de télévision pour rappeler
qu’ici ou là on trucide ou on a faim.
C’est les étoiles si pures qui rappellent
que la galaxie s’éteindra un jour.

Sentir ailleurs – sentir ici
La mort ne me concerne pas
la la la !

La fin du soleil,
l’implosion de notre planète,
notre bêtise insondable,
notre existence dans le hasard.

Sentir ailleurs – sentir ici
La mort ne me concerne pas,
la la la !

A dos d’âne vers le plus proche village
la selle jaune et noire me rappelle le dernier métro,
j’accroche la bride à une poutre digne d’un western,
flatte de la main un autre équidé aux longues oreilles
et rentre chez le coiffeur.

Sentir ailleurs – sentir ici
La mort ne me concerne pas
la la la !

Sans contrainte,
trouver de la grâce à flotter
dans une destruction annoncée,
et jouir par toute cette liberté d’un fait étrange :

la mort ne me concerne pas.

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